Update : Non content de censurer, le “gouvernement” tunisien se transforme aussi en hacker en volant les mot de passe Gmail et Yahoo, certainement pour encore mieux contrôler ce qui se dit : pour plus d’info
Je vais me contenter de reprendre cette excellent article de Korben :
Tout a commencé avec le suicide de Mohamed Bouazizi, un jeune de 26 ans, qui désespéré de ne pas s’en sortir malgré ses diplômes, s’est donné la mort le 17 décembre dernier dans la petite ville de Sidi Bouzid.
A partir de là, un important mouvement de protestations touchant aussi bien les étudiants, les fonctionnaires, les avocats..etc…etc s’est étendu à tout le pays. Ces manifestations ont été tristement jalonnées de nouveaux suicides mais aussi d’arrestations, de violences, et de tortures ordonnées par le gouvernement de Tunisie.
La Tunisie étant une dictature, ça fait un moment qu’elle s’est donnée les moyens de censurer Internet et les journalistes. C’est donc tout naturellement ce qu’elle est en train de faire pour sauver les meubles et le trône du dictateur. La gouvernement Tunisien a lancé depuis plusieurs jours un veritable blackout, empêchant les journalistes de faire leur travail.
Ajoutez à cela, les attaques organisées par les Anonymous (channel IRC !!!) pour dénoncer la censure mise en place par le gouvernement Tunisien, mais aussi l’arrivée de Tunileaks qui relaie les cables Wikileaks traitant de la Tunisie (le site est censuré bien sûr).
Selon RSF, c’est au moins 5 personnes qui se sont fait arrêter.
- Le blogueur Slim Amamou dont j’avais déjà relayé l’appel pour dénoncer la censure dans son pays et dénoncer la politique d’espionnage du gouvernement envers ses citoyens.
- Le blogueur Hamadi Kaloutcha
- Le blogueur Azyz Amamy
- Le cyberdissident Sleh Edine Kchouk
- Le rappeur Hamada Ben Aoun plus connu sous le nom de El Général (son clip)
On est donc sans nouvelles depuis quelques jours de tout ce petit monde. Slim Amamou est certainement l’un des blogueurs tunisiens les plus connus et sa dernière géolocalisation Google Latitude était juste en face du ministère de l’intérieur à Tunis. Donc ça ne fait aucun doute qu’il est actuellement entre les mains de la police. Pour l’interroger bien sûr mais aussi surement pour l’empêcher de reporter les événements qui se passent là bas.
J’admire le courage de ces personnes qui luttent avec leurs moyens, c’est à dire leurs idées, leurs claviers ou leurs micros, pour que chacun puisse être informés au plus juste de ce qui se passe dans leur propre pays mais aussi dans le reste du monde et mesurer la censure et le mensonge dont ils sont victimes au quotidien. Et j’admire tous ces gens qui épuisés par tant d’injustices et de misère n’ont plus peur de protester en masse contre ce gouvernement.
Et la France dans tout ça ? Et bien j’ai l’impression qu’elle s’en lave les mains… Petite citation de la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères :
« Nous continuons de suivre de très près la situation en Tunisie et souhaitons que les tensions, qui ne sont dans l’intérêt de personne, s’apaisent. Il n’appartient pas à la France, pas plus qu’à un autre État, de conseiller les autorités tunisiennes dans le domaine économique et social »
En ce qui me concerne, je pense qu’il est important de les soutenir, de relayer leurs messages et ce qui se passe là bas. J’espère de tout cœur que mes collègues blogueurs Tunisiens et les autres dissidents arrêtés retrouvent rapidement leur liberté. Je les soutiens dans leur combat et si je peux les aider en relayant leurs messages, je le ferai avec grand plaisir !
Si le sujet vous intéresse, je vous invite à lire :
- Tunisie : La colère est dans la rue
- Fini les conneries
- Le blog Nawaat (auquel participe Slim)
- L’analyse du Monde (dont une journaliste s’est vue refuser à la frontière en arrivant en Tunisie le 6 janvier)
- Reporters sans frontières
- La fatigue des Tunisiens sur Rue89